Le futur de la santé auditive - Entretien avec la fondatrice de la BioTech Cilcare

Show notes

Résumé

Dans cet épisode, Julien de nonoise reçoit Célia Bélline, fondatrice et CEO de Cilcare, pour discuter de l'importance de la santé auditive et des défis liés à la recherche et au développement de médicaments pour traiter les pertes auditives. Célia partage son parcours, les innovations de Cilcare, et les enjeux de financement dans le secteur de la biotech. Elle aborde également l'impact du bruit sur l'audition et les solutions technologiques émergentes pour améliorer la santé auditive.

Sound Bites

"La santé auditive est un enjeu majeur." "Une personne sur dix sera sourde en 2050." "Nous développons les médicaments du futur."

Takeaways

La santé auditive est souvent négligée malgré son importance. Cilcare se concentre sur la synaptopathie cochléaire. Le développement de médicaments est un processus long et complexe. Le financement des biotechs est un défi majeur. La pollution sonore a un impact significatif sur l'audition. Des solutions technologiques émergent pour traiter les pertes auditives. Il est crucial de prévenir les risques auditifs par la protection. Les jeunes sont de plus en plus touchés par des problèmes auditifs. Cilcare vise à devenir un acteur majeur dans le domaine de l'audition. La collaboration entre différentes disciplines est essentielle pour avancer.

Chapters

00:00 L'importance de la santé auditive 01:10 Présentation de Cilcare et de Célia Bélline 02:38 Les défis de la perte auditive 04:23 Les avancées de Cilcare dans le traitement auditif 06:26 Comprendre la synaptopathie cochléaire 08:57 Le développement de médicaments innovants 11:02 Le processus de recherche et développement 12:51 Financement et modèle économique de Cilcare 15:57 Investissements et perspectives d'avenir 18:06 Financement des projets d'audition 20:29 Technologie et biologie en synergie 21:20 Perte d'audition chez les jeunes 23:14 Multiplicité des pathologies auditives 24:01 Protection de l'audition et bonnes pratiques 27:01 Analytics et détection des pathologies auditives 29:34 Évolution des tests auditifs 33:33 Ambitions des sociétés auditives 35:20 Roadmap de Cilcare & conclusion

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Julien (nonoise.club): Saviez-vous que selon l'OMS, de 430 millions de personnes présentent une perte auditive modérée ou plus sévère nécessitant des services de réadaptation ? Elle parle même de 700 millions de personnes d'ici 2050. La santé auditive est un enjeu majeur de santé publique et pourtant, la recherche dans ce domaine est encore largement sous-financée. Pour parler de ce sujet, j'ai le plaisir aujourd'hui d'accueillir Celia Bélline, la fondatrice et CEO de la start-up de Biotech, Cilcare Bonjour Celia !

Celia: Bonjour Julia !

Julien (nonoise.club): Merci d'être dans ce podcast, ravi de t'accueillir. Pourquoi ce domaine de la santé auditive reste-t-il un sujet de niche alors qu'il concerne autant de monde ?

Celia: Je pense que déjà les personnes n'ont pas conscience que c'est un organe important à maintenir en bonne santé, son audition, et qu'elles n'ont pas non plus conscience qu'il pourrait exister des solutions pour éviter ce qu'on estime être l'inévitable, c'est-à-dire une surdité qui arrive à minima avec l'âge

Julien (nonoise.club): va essayer de changer ça, de changer la donne. Commençons par te présenter Célia, que tu veux me dire, qui es-tu ?

Celia: Oui, je suis donc Célia Bélline, co-fondatrice et PDG d'une société qui s'appelle Cilcare, qui une société qui spécialisée, on appelle une biotech spécialisée dans les sciences auditives. Donc nous, on travaille à la fois sur la détection plutôt précoce et le traitement des pathologies auditives. On a une dizaine d'années, on est établi à Montpellier, aux États-Unis, à Boston depuis plus de sept ans et on travaille beaucoup avec l'Asie également, le Japon et la Corée du Sud en particulier.

Julien (nonoise.club): Pourquoi te lancer sur ce secteur de la santé auditive ? Pourquoi toi ?

Celia: Il y a plusieurs raisons, d'un point de vue personnel, moi je suis une chanteuse dans l'âme, j'ai toujours été chanteuse dans un certain nombre de groupes, de gens, etc. Donc l'audition c'est un sujet qui me touche beaucoup et la perte d'audition, en particulier chez les musiciens, est assez présente. C'est un sujet sur lequel j'aimais bien fonctionner. J'ai travaillé 15 ans dans l'industrie pharmaceutique avant de co-créer cette société avec mes deux associés et 15 ans dans un gros labo qui s'appelle Sanofi. 10 ans en recherche clinique, 5 ans en direction de projet. Les dernières années sur une partie qui était en particulier focalisée sur la prévention des maladies chroniques liées à l'âge.

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: Et finalement on dressé le patient âgé de manière assez... Oui, donc Parkinson, maladie chronique, diabète, la sarcopénique et la fond de musculaire, la douleur, ce qu'on retrouve généralement lié aux vieillissements, les maladies cardiovasculaires.

Julien (nonoise.club): type Alzheimer, Parkinson et autres.

Celia: Et les désordres sensoriels faisaient partie de la stratégie vieillissement à l'époque de cette société. Et dans les désordres sensoriels, retrouve tout ce qui va être autour de la vue, de l'olfaction, du goût, mais l'audition faisait partie aussi des sujets qu'on adressait. Et je suis tombée dedans. L'audition, c'est un sujet qui est particulier et qui est très inspirant parce qu'on va travailler à la fois sur des données de physique, d'acoustique. Donc là, je retombe un peu dans mes amours de musicienne.

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: la partie biologique qui est passionnante aussi puisque dans l'oreille on va retrouver des cellules qui peuvent être cellules ciliées qui vibrent, qui transmettent de manière assez mécanique quelque part le son au cerveau mais des synapses, des neurones et puis cette partie centrale au niveau du cerveau qui est aussi passionnante puisque on l'adresse aussi sur plein d'autres pathologies. Donc pouvoir imaginer qu'on traite ces désordres auditifs avec des médicaments et toutes sortes de médicaments c'était déjà passionnant. Et ce qui était aussi très passionnant, c'est qu'il n'y avait rien en termes de médicaments à l'époque où on a démarré ces recherches, donc autour de 2010. pourtant, comme tu le citais en introduction, un besoin médical non répondu est énorme, donc est mondial. Donc tu donnais des chiffres et je pense qu'ils sont même un peu en dessous de la réalité, puisqu'on parle d'une personne sur 10 en 2050 qui sera sourde.

Julien (nonoise.club): de la réaliser. Oui, j'avais même lu une personne sur quatre, une personne sur cinq et ça dépend du niveau de surdité parce que ça concerne finalement tout le monde. je visualise souvent le 100 % et personne n'a 100%, on reste rarement à 100 % et donc la question c'est à quel niveau on estime avoir déjà une surdité légère ou sévère. Aujourd'hui chez Cilcare, tu soignes déjà des personnes ou vous essayez de concevoir les médicaments du futur ?

Celia: Oui. On ne soigne pas encore les personnes, on va pouvoir commencer à traiter les personnes avec notre premier médicament cette année. Donc ça c'est déjà une avancée majeure pour une biotech comme nous. Alors on développe les médicaments du futur, oui, on développe les nôtres, mais on aide aussi d'autres sociétés à développer les leurs. Donc nous, je te fais un petit résumé, on travaille, nous, dans notre recherche en particulier sur la synaptopathie cochléaire, qui est la difficulté à entendre dans un environnement bruyant, qui est vraiment les premiers stades, ça peut arriver très tôt, plutôt autour de 30-40 ans.

Julien (nonoise.club): génial Mmh. Mmh.

Celia: premier stade de perte d'audition qui si ça n'est pas traité entraîne une surdité. donc on a une audition normalement normale, entend un volume normal.

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: Mais on commence à avoir des difficultés dans un cocktail, un repas de famille, à entendre et à comprendre bien la parole de l'autre, de celui qui s'adresse à nous. Ça, c'est la synaptopathie cochlaire. C'est notre sujet principal de recherche chez Cilcare. Mais après, va travailler avec d'autres sociétés qui vont faire, par exemple, de la thérapie génique et qui vont donc, eux, essayer de restaurer des gènes déficients responsables de surdité à la naissance, par exemple. Et donc là, y a un certain nombre de sociétés qui travaillent sur ces thérapies. nous on travaille pour eux parce qu'on a des compétences qui leur permettent d'accélérer ces recherches mais ce ne sont pas nous médicaments.

Julien (nonoise.club): ... D'accord. Concrètement, on rentre dans le détail du mal et de cette perte auditive, est-ce c'est lié physiquement à l'oreille ou aussi au capteur ou à la traduction du message ? Parce que finalement, bruit, chez nos nois, en parlent de bruit.

Celia: Bye !

Julien (nonoise.club): vient de l'extérieur, rentre par le tympan dans l'oreille, tu vas me reprendre, je vulgarise au maximum et en même temps je vais pas être... et ensuite le message va être, ce message électrique va être décodé aussi par le cerveau. En discutant avec des neurologues notamment, j'avais compris que c'était parfois aussi un problème de...

Celia: Merci.

Julien (nonoise.club): que le message pouvait arriver, on garde 100 % de la capacité auditive, on va avoir du mal à le décoder dans cet environnement bruyant. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus, qu'on comprenne, parce que ça concerne tellement de gens finalement, ce problème d'incapacité à suivre une conversation dans un environnement bruyant. Et j'avoue, me concerne également.

Celia: ... Non. Dans notre cas effectivement, le son passe par le conduit auditif, arrive au tympan, ensuite avec des osselets de manière mécanique, va finalement transmettre une vibration à la cochlée, qui elle à l'intérieur on va retrouver à la fois des célulles ciliées qui vibrent et qui vont transmettre ce son dans la cochlée. Le son va passer par des synapses et des fibres qui vont arriver au nerf auditif et ensuite au cerveau.

Julien (nonoise.club): Mmh. Mmh.

Celia: synaptopathie cochléaire a une déconnexion, une rétractation on appelle de ces fibres et une déconnexion de ces synapses qui relient la cellule ciliée au nerf auditif. Il a une vingtaine de fibres et de synapses qui sont connectées avec la cellule ciliée au nerf auditif et en fait on en perd au fur et mesure ça se rétracte et à un moment donné, ça il ne pas me poser la question parce qu'on ne sait pas, au bout d'un moment...

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: on a une mauvaise transmission du signal. Alors ça s'entend puisqu'on a l'impression que c'est un comme un paquet de fil électrique et à moment donné il a des fils qui sont déconnectés et donc l'électricité ne pas bien. Dans le cas du signal sonore c'est un peu le même sujet. Donc on a cette déconnexion synaptique qui empêche une bonne qualité du signal transmis au cerveau. C'est ça en fait la synaptopathie cochlaire. Alors c'est aggravé par le bruit, par l'exposition au bruit, puisque plus on va avoir d'exposition au bruit plus on se retrouve avec ces déconnexions synaptiques. C'est aggravé par l'âge au fur et mesure parce que l'âge ça crée de l'inflammation, de l'oxydation et donc ça, induit des déconnexions synaptiques. Et ensuite, c'est aussi aggravé et hautement prévalent dans des pathologies chroniques inflammatoires ou neurodégénératives. Là, c'est le diabète, exemple, ça va être Alzheimer, Parkinson, mais bien d'autres pathologies qui sont elles aussi généralement des pathologies chroniques liées à l'âge. Donc on se retrouve avec ces déconnexions synaptiques induites par tous ces facteurs, qu'ils soient environnementaux ou intrinsèques à la personne. Mais ce qui est intéressant, c'est que les synapses, quand elles se déconnectent, elles ne meurent pas. Donc en fait, on a tout un temps qui est très long pour essayer d'avoir une repousse de ces fibres et une reconnection synaptique jusqu'à la cellule ciliée. Et ça, c'est ce que fait notre médicament.

Julien (nonoise.club): D'accord, parce qu'on m'a toujours dit que cette membrane ne se répare pas. On dit souvent que la membrane auditive ne se répare pas. Donc on perd petit à petit, le tympan notamment ne se répare pas. tu dis aujourd'hui, les fils sont déconnectés, mais finalement sont tels un ligament coupé à 95 % pour ceux qui connaissent, non pas repousser naturellement, mais via une prescription médicamenteuse, aller se reconnecter correctement.

Celia: Alors c'est très différent, la membrane tympanique c'est vraiment une protection entre l'oreille externe, le conduit auditif, et l'oreille moyenne. Donc cette membrane tympanique elle se reconstruit très bien, alors peut-être pas quand elle est complètement détruite, mais par exemple quand on fait des injections ou qu'on met des diabolos aux enfants quand ils ont des otites, on enlève le diabolos, la membrane elle se reconstitue, donc elle se régénère toute seule, ça c'est le tympan. Après derrière l'oreille moyenne,

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: On a une autre membrane qui s'appelle la fenêtre ronde, qui une membrane très fine qui sépare l'oreille moyenne de l'oreille interne. C'est souvent par là qu'on fait passer d'ailleurs nos médicaments qui vont venir sur cette membrane et qui par diffusion vont passer dans la cochlée La cochlée elle est baignée quelque part dans un liquide, liquide de l'oreille interne et c'est ce liquide qui vibre après que le son soit passé au travers le tympan, au travers des marteaux, boum boum le son va venir taper contre un liquide qui va

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: induire ensuite le mouvement des cellules ciliées et derrière la transmission du son. c'est encore un autre sujet. Dans la cochlée, a ces cellules ciliées qui sont connectées au nerf auditif par ces fibres et ces synapses et vraiment cette rétractation des fibres. en fait, nous, a un facteur neurotrophique qu'on appelle dans notre jargon pharma disease modifier, qui permet d'avoir une repousse de ces fibres pour qu'elles se reconnectent.

Julien (nonoise.club): D'accord.

Celia: la cellule ciliée. Ce sont des approches assez courantes dans les pathologies d'Alzheimer par exemple. On essaie d'avoir la même chose au niveau du cerveau où les neurones sont déconnectés, donc on essaie de les faire repousser. C'est le même sujet.

Julien (nonoise.club): Mmh. Donc disais que le médicament devrait sortir en 2025, va sortir en 2025, vous avez déjà validé. Va rentrer en études cliniques. les temps sont très longs.

Celia: Alors non, le médicament va rentrer en études cliniques chez le patient 2025. Oulah oui ! Un développement de médicaments, c'est long ! Et encore nous, on est très très rapide. Très rapide parce qu'on utilise par voie trans tympanique, donc petite injection derrière la membrane du tympan. Le tympan, il se remet très très bien de cette petite injection. On injecte un gel qui contient

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: notre médicament et qui par diffusion rentre dans la cochlée, reste plus de 30 jours dans cette cochlée pour pouvoir faire reconnecter, repousser ces synapses. Donc ça c'est le médicament.

Julien (nonoise.club): quels sont les taux de réussite s'il a déjà été étudié ?

Celia: Alors, chez l'homme, non. On sait pas chez l'homme. Après on fait des études préclinées. Alors développement de la médicaments ça comprend différentes phases dont des études avant l'homme. Alors on n'en parle pas beaucoup parce que évidemment ça inclut par moments de l'expérimentation animale sur des souris, sur des rats. J'en parle pas souvent mais c'est vrai qu'il a cette phase là. Après on utilise aussi des cellules autiques, des cellules humaines. On va pouvoir travailler sur des modèles qui n'impliquent pas l'expérimentation animale. Mais il a un moment où on est obligé de vérifier l'efficacité.

Julien (nonoise.club): Merci beaucoup. Mmh. Mmh.

Celia: sécurité du traitement sur ces espèces-là, de manière à pouvoir ensuite l'injecter chez l'humain. Donc nous, on a passé ces phases-là, on l'injecte chez l'humain. Déjà, c'est quelque chose d'extraordinaire dans le domaine de l'industrie pharmaceutique parce que souvent, pour arriver là, est parti de 1000 molécules pour arriver à un candidat médicament qui est testé en essai clinique. Donc on est vraiment dans cet entonnoir qui nous permet d'aller de plus en plus proche.

Julien (nonoise.club): de l'effet.

Celia: du marché et du patient.

Julien (nonoise.club): Tout ça, nécessite des financements que tu as obtenus en tant que silkeir à la fois via un financement externe, on pourra en parler, mais aussi via des clients. J'entendais que vous avez trouvé dès les premiers mois ou la première année des premiers clients. Donc c'est en développant des procédés ou des molécules pour d'autres laboratoires, c'est ça, pour d'autres pharma.

Celia: ... Oui. Oui, oui, alors ça c'est un peu la particularité de Cilcare. On est une société de biotech. Normalement une société de biotech c'est une société qui fait que de la recherche et du développement. Et ça veut dire qu'elle ne fait que dépenser et investir.

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: dans de la R &D. donc sa seule source de revenus, c'est de la levée de fonds avec des investisseurs, des personnes qui vont investir dans cette société, des gros montants qu'elle va pouvoir dépenser jusqu'à ce qu'un jour elle ait la capacité de vendre les travaux de ses recherches. Dans notre cas, nous c'est un peu particulier, on a voulu créer une société qui s'auto-financait quelque part autant que possible.

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: Parce qu'on sortait d'un grand groupe avec beaucoup de... de restructuration qui pouvait amener à des crises un peu dans l'emploi. donc nous c'était important, ça faisait partie un peu de notre feuille de route de pouvoir créer une société qui est une pérennité.

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: et donc qu'il soit solide sur ses bases en termes de génération de revenus. C'est vraiment très important. Donc la manière de fonctionner, c'est qu'on a créé la compétence d'abord, la compétence de développement, être capable de tester n'importe quelle molécule, thérapie génique, thérapie cellulaire, dispositif implantable dans l'audition. Donc ça, nous permettait d'avoir vraiment une couverture très très vaste, de pouvoir travailler sur toutes les innovations qui allaient arriver et puis pouvoir accélérer toutes ces innovations, même quand ce n'était pas les nôtres. Et ça, c'était important pour nous. Parce qu'on ne pas, aujourd'hui, il a rien sur le marché. Donc on ne sait pas encore qui va réussir. Donc nous, notre objectif, c'était peu importe qui réussit pourvu que quelqu'un réussisse. Voilà, un peu ça le message.

Julien (nonoise.club): Hmm. Donc c'est développer la méthodologie et commercialiser la méthodologie pour multiplier les chances de réussir au final. Et cette réussite, entre guillemets, c'est quelque chose que vous atteignez maintenant avec la possibilité de rentrer en phase d'étude clinique sur ce médicament.

Celia: Oui. Oui. Donc nous, a utilisé cette plateforme de compétences pour d'autres sociétés qui sont déjà en clinique pour elles. Donc ça, c'est super. Donc on a testé des molécules en efficacité, en toxicité pour qu'elles puissent entrer en clinique. Et après, on a développé nos propres molécules dans une niche thérapeutique quelque part qui est cette synaptopathie cochlaire. Et là, on a la fierté de pouvoir arriver avec un premier médicament en clinique. C'est sûr que c'est une grande fierté pour la société.

Julien (nonoise.club): Mmh. Si on revient sur cette phase de financement, que tu peux me donner quelques chiffres sur aujourd'hui où on est silkeur en termes de chiffre d'affaires puisque vous avez cette particularité d'avoir déjà généré, je ne sais pas s'il y a une forme de rentabilité, mais en tout cas, un défaut de profitabilité du chiffre d'affaires et puis quelle étape de financement vous en êtes ?

Celia: ... Alors en termes d'étape de financement, est dans ce qu'on appelle la série A pour Cilcare. Donc on vient de sécuriser l'année dernière un financement de 40 millions d'euros.

Julien (nonoise.club): Mmh. 40 millions en série A, est sur de la biotech, donc les montants sont plus importants.

Celia: Voilà, ce sont très élevés et nous encore on n'est pas très élevés puisqu'on fait ce qu'on appelle de la petite molécule donc c'est des médicaments qui ne seront pas chers sur le marché. Médicaments ni chers à produire ni cher à vendre en comparaison de thérapies géniques, thérapies cellulaires où là on est sur des montants plus importants. Voilà donc ça c'est le stade.

Julien (nonoise.club): avec des investisseurs qui sont dans quelle région ? En 2025, on se pose la question de l'arrivée des fonds. J'imagine que quand tu as dit que tu as des clients aux US, au Japon également, en Asie, aujourd'hui, c'est carrément encore une société française ou européenne ?

Celia: de son. Oui. Oui oui, largement française. Aujourd'hui les trois fontatrices, a toujours une part de capital dans l'entreprise. Ensuite, on a toujours nos business angels, Melies qui nous ont suivi depuis le démarrage. un projet ambitieux mais pas de réalité, projet pour encore. On a des investisseurs régionaux qui nous ont suivis aussi depuis très longtemps, donc je le citer Sofilaro, Galia Gestion, Sub-PME, l'Aris Occitanie, donc ça ce sont des régionaux, donc français. On a un fonds d'investissement américain qui nous a suivis il deux ans, s'appelle UVM Health Capital, qui est de l'université du Vermont. Au Vermont, il y a un Montpellier aussi, donc il y avait un

Julien (nonoise.club): mais rien sur le papier, Mmh.

Celia: espèce de jumelage on va dire, qui n'était pas prévu mais qui était plutôt original. Et après on a deux fonds, un fond japonais qui est un fond corporate et un fond de singapour.

Julien (nonoise.club): D'accord. Est-ce que tu considères que le bruit, la pollution sonore et tous les sujets liés à l'audition sont des sujets qui sont bien financés ? Toi qui a réussi justement ce tour de financement et comment tu as réussi toi à financer cette recherche plutôt pour la biotech mais tu es une niche dans la biotech ? Comment tu juges ce manque de financement pour le secteur dans lequel nous sommes ?

Celia: Oui, le financement de la biotech, de manière générale le monde... est assez difficile à financer. Alors il y a des gros fonds d'investissement mais c'est difficile de convaincre par rapport à la multitude de projets que le projet que toi tu portes est un projet qui va pouvoir générer des revenus suffisants pour des investissements à risque. Donc ça c'est un sujet qui est toujours compliqué. Dans l'audition c'est pire parce que tant que il n'y a pas eu de succès sur le marché, les investisseurs qui nous suivent sont extrêmement courageux quelque part. Alors on a une proposition de valeur qui est énorme parce que l'épidémie de perte d'audition c'est un marché colossal évidemment. Mais le risque reste encore plus élevé que la copie de quelque chose qui a déjà été sur le marché. Donc ça, c'est vrai que ça peut faire peur. Après, des investisseurs suivent. Donc on est ravis de les accueillir et de voir qu'il joue le jeu aussi du capital risque. Qu'ils investissent vraiment dans une épidémie à terme, qu'il va bien falloir adresser à un moment ou à un autre. Quand une personne sur dix sera sourde, il va falloir trouver des solutions pour que le monde continue à... communiquer correctement.

Julien (nonoise.club): autre que les casques puisque très régulièrement dans ce podcast on en parle et hors antenne également beaucoup nous imaginent tous vivre avec des écouteurs dans les oreilles pour réussir à communiquer malgré tout et je pense que relativement peu de monde souhaite un monde dans lequel on a tous des écouteurs en permanence malheureusement

Celia: Oui. Oui on peut imaginer un remplacement des oreilles bioniques, c'est sûr. Après le sujet il est pas... contradictoire et il faut fonctionner ensemble. La technologie est aussi là pour apporter des soutiens, des aides. ne pourra peut-être pas adresser toutes les pathologies non plus, ni tous les stades de pathologie. il faut accepter, c'est pour ça que nous on est en particulier focalisé sur les stades précoces en fait de ces pertes d'audition, des stades dans lesquels on peut encore... travailler la bathologie de manière à ce qu'elle n'évolue pas de manière trop sévère et qu'on puisse utiliser en complément à un certain moment peut-être des aides auditives ou des casques. Ce n'est pas du tout antinomique, il faut vraiment arriver à fonctionner ensemble entre la technologie, la biologie, ce sera forcément des combinaisons de tout ça.

Julien (nonoise.club): Dans un épisode précédent, j'interviewais une psychothérapeute qui est spécialisée sur les troubles sensoriels et qui expliquait qu'elle voit de plus en plus de jeunes. C'est vraiment aujourd'hui quelque chose que vous voyez aussi dans vos études qu'il va falloir s'adapter aussi à la période d'étude du jeune. La question qui va avec ça, c'est s'il y a une différence. Tu parlais des maladies plutôt liées à l'âge et maladies neurogénératives. et finalement le même mal à traiter, le même défaut à traiter dans le cas du jeune qui va écouter de musique trop fort ou des jeux vidéo ou autre et de la personne qui a 70 ans de par une autre maladie va avoir un syndrome. qu'on est sur la même chose à traiter ou est-ce que finalement pour chaque usage on a besoin de développer une solution sur mesure ?

Celia: Alors, sur le jeune qui écoute trop de musique et qui finalement entend plus bien dans un environnement bruyant, à des acouphènes, de l'hyperacusie et finalement une perte d'audition plus précoce, on est sur la même chose qu'une perte d'audition liée à l'âge. C'est vraiment une déconnexion des synapses. Je parle comme si j'en étais certaine, bien sûr qu'il a encore plein de travaux pour comprendre toutes ces pathologies de manière très précise, mais on est quand même aujourd'hui, notre cible en tout cas de synaptopathie. ce sont aussi ces jeunes gamers qui ont des casques toute la journée sur les oreilles et qui à 30 ans se retrouvait avec vraiment des problèmes d'audition sévères. c'est la même chose, c'est les mêmes mécanismes qui sont impliqués que ceux qu'on retrouve ensuite dans les pertes d'audition liées à l'âge mais les premières phases on entend. On n'est pas encore nécessairement sur des pertes de cellules ciliées, on est sur ces déconnexions. synaptique. Après il y a plein de formes de perte d'audition puisque là on parle de celle-ci mais la perte d'audition elle peut être due à une déméliination, peut être due chez les militaires à des traumas acoustiques très forts qui là vont arracher les cellules ciliées. là le sujet c'est la régénération de ces cellules ciliées. Donc on est sur de la thérapie cellulaire, de la greffe, de l'implant cochléaire, on va être sur des choses différentes en fait. Donc il y a vraiment une multitude de pathologies qu'il va falloir adresser dans

Julien (nonoise.club): ...

Celia: l'oreille et chaque pathologie va correspondre à un traitement ou une technologie particulière pour l'adresser. On fait parallèle avec l'œil qui est quand même une vingtaine d'années d'avance sur l'audition. termes d'arrivée de traitement, vous avez plein de pathologies ophtalmiques, si on peut dire ça, mais on va retrouver du glaucome, va retrouver de la dégénération maculaire, va retrouver de l'œil sec. Il y a plein de pathologies qui sont aussi

Julien (nonoise.club): Mmh. Mmh.

Celia: dû à différentes causes, différentes pathologies, pathogénèses dans l'œil, la même chose va se retrouver au niveau de l'oreille. ne pas imaginer une seule maladie, il y a vraiment une multitude de maladies. Dans le cadre du bruit, selon l'exposition sonore, si on n'est que sur la déconnexion synaptique, soit il a une réversion spontanée et on peut ou pas avoir des acouphènes derrière. soit on n'a pas de réversion spontanée et là on se retrouve avec sa difficulté à entendre dans un environnement bruyant et il faut traiter avec un médicament qui j'espère va arriver un jour sur le marché, soit dans le cas de bruit très très fort, on peut se retrouver vraiment avec des trous acoustiques très sévères et là de la perte de cellules ciliés immédiates.

Julien (nonoise.club): Mmh. il a une façon de se protéger au-delà de... et est-ce que... on parle beaucoup des casques à annulation de bruit...

Celia: oui !

Julien (nonoise.club): Mais à l'inverse, j'ai parlé dans un épisode précédent où j'ai interviewé une start-up norvégienne qui a créé des écouteurs, à l'utiliser dans les concerts notamment, qui expliquait qu'utiliser un airpod sans le citer par exemple, ça peut être contre-productif sur une exposition au bruit importante. Est-ce qu'il a des bonnes et mauvaises pratiques à prendre en considération pour protéger son audition ?

Celia: Oui, bah là y beau !

Julien (nonoise.club): et éviter d'en arriver à utiliser ton médicament, mais dans un certain temps, donc autant se protéger, particulièrement d'ici.

Celia: oui, attention c'est le premier sujet, c'est comme tout, c'est de prévenir le risque majeur par la protection. Donc ça reste vrai pour toute pathologie. Donc oui, après sur ces sujets là, est-ce que les AirPods, est-ce que... La musique compressée est toxique pour l'oreille. y a plein de travaux qui sont faits aujourd'hui pour comprendre comment l'environnement, nos changements de pratique d'écoute musicale aussi, le changement fondamental du format de la musique impacte l'audition. Donc je ne pas pouvoir répondre à cette question.

Julien (nonoise.club): Mmh. D'accord.

Celia: de manière précise mais la réponse est oui il y a un impact et ensuite il y a énormément de travaux qui sont réalisés par de grands chercheurs sur ces sujets là parce qu'on a compressé, on a changé des formats, des musiques, on n'est plus sur les 33 tours... voilà il y a plein de choses qui ont évolué et qui font que on a un impact différent. L'absence de silence c'est la première chose qui...

Julien (nonoise.club): où il impact et lequel définir.

Celia: qui revient systématiquement sur ces nouvelles générations, on a des écouteurs du matin au soir dans les oreilles. Du matin au soir. Y compris quand on commence à travailler, on est en téléconférence, on se parle au travers d'un PC, on sollicite peut-être qu'on fait attention au volume, mais on sollicite de manière continue notre audition jusqu'à se coucher.

Julien (nonoise.club): Avec des problématiques acoustiques que l'on ne perce pas forcément d'ailleurs, on prépare aussi un épisode sur les problèmes acoustiques liés aux communications sur les call centers, etc. qui peuvent souffrir de bruits techniques, cachés, mais qui peuvent aussi détruire une partie de l'appareil auditif. donc, même si, comme tu dis, on traite le son et on la... l'impression de baisser le volume sonore de son casque pour être dans une forme de confort. réalité, peut aussi souffrir d'autres bruits par rapport à ça. Donc je comprends bien. J'aimerais aborder un sujet software. Je vais vous travailler aussi sur la notion d'analytics. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus, comprendre ce qui se cache derrière cette notion d'analytics ?

Celia: Oui. Oui, quand on a commencé à vouloir vraiment travailler sur cette synaptopathie cochlaire, le sujet numéro un, c'était comment est-ce qu'on détecte cette pathologie, notamment dans un contexte d'essai clinique, parce que la détecter, de manière générale, quand on n'entend pas bien dans un environnement voyant, bon, on a... très certainement, très très certainement une synaptopathie cochlaire. Voilà peut-être qu'il y a d'autres causes de pertes d'audition dans le bruit mais on a très certainement une synaptopathie cochlaire. Mais dans un cadre d'un essai clinique il faut qu'on soit plus que très certainement sûr parce que nous on traite la synaptopathie cochlaire. Donc on a beaucoup

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: On a recruté des data scientists et on a beaucoup travaillé sur la collecte et l'analyse de données auditives, qu'elles soient de l'ordre de l'odiologie, mais aussi de ce qu'on appelle l'électrophysiologie qui est un peu moins courant, qui est quand même ce qu'on pratique chez les bébés, qui s'appelle des potentiels évoqués auditifs. C'est un peu comme un EEG ou un ECG, mais dans l'oreille. Quand on envoie un son, on collecte un signal électrique avec des vagues, et chaque une de ces vagues correspond au trajet du son, du conduit auditif.

Julien (nonoise.club): Mmh. Découpes.

Celia: vers le cerveau et donc on regarde les amplitudes, les interpiques, la latence, ces choses là. On corrèle ça, oui, mais pas que dans le cerveau, mais sur tout le trajet, jusqu'au cortex auditif, sur tout le trajet. Donc on arrive à par exemple la première vague de ces potentiels évoqués auditifs, ça correspond au passage, justement, synaptique.

Julien (nonoise.club): en captant directement dans le cerveau, en captant l'arrivée des signaux dans le cerveau. sur tout le trajet, d'accord ! Ok.

Celia: ce son. on est capable de dire si il une baisse d'amplitude, qu'il a un problème à ce niveau là en fait. Donc ça c'est des choses qui sont extrêmement importantes. C'est fonctionnel, c'est peu utilisé parce qu'il a une variabilité je dirais dans la mesure, il y a parfois une...

Julien (nonoise.club): Et ça, c'est quelque chose qui est déjà fonctionnel.

Celia: Il y a encore de la compréhension à avoir parce que sur ces vagues il faut arriver à savoir ce qu'on doit regarder et dans ce qu'on doit regarder aujourd'hui il y a encore des discussions qu'est que l'on doit regarder pour comprendre la pathologie

Julien (nonoise.club): Quand on va chez un ORL aujourd'hui, il va nous mettre un casque sur les oreilles et nous demander de dire si c'est bien l'oreille gauche, si c'est bien l'oreille droite, pour voir si... Je trouve que le test, elle a quand même relativement... Non pas absurde, mais tout cas primaire, par rapport aux évolutions que tu indiques. Est-ce qu'il a l'ambition de mettre ce type d'analytique à disposition des ORL de façon à démocratiser la capacité de mesurer cette capacité auditive ?

Celia: Noy. bah oui, là il a le lobbying des audiologistes qui veulent absolument élargir les tests auditifs pour mieux comprendre les pathologies. Il a l'ORL qui peut-être aujourd'hui dans sa batterie de test ne va pas plus loin que l'odiologie, c'est j'entends, j'entends pas, alors plus ou moins sophistiqué. Peut-être qu'il ne pas plus loin parce que de toute façon, que faire ? veux dire, détecter une pathologie pour laquelle il n'y a pas de traitement.

Julien (nonoise.club): Mmh. Le fameux... Ouais.

Celia: c'est pas valable pour l'audition mais c'est valable pour plein d'autres choses, ça ne sert à rien. Si on n'est pas capable, enfin ça ne sert pas à rien mais c'est difficile pour un médecin de faire un diagnostic et de dire ah ben... Voilà, on ne pas faire grand chose pour vous, désolé entrez chez vous quoi. il y a plein de... d'évolution des différents corps de métiers autour de l'audition avec des nouveaux tests aussi qui arrivent. a plein de sociétés qui développent des nouveaux tests auditifs pour arriver à mieux caractériser les pertes d'audition, aussi les démocratiser. Il y a plein de sociétés qui travaillent à ce que chez vous, puissiez faire votre propre diagnostic et j'ai un problème, il faut que je consulte. Il y a plein de sociétés qui travaillent aussi. Je ça assez chouette parce que c'est vraiment des regards croisés sur l'utilisation des outils du quotidien, votre Spotify, votre Deezer, vos casques Bose, etc. pour ensuite regarder si vous avez une évolution de votre profil auditif au cours du temps qui indiquerait que, attention, vous avez un début de paire d'auditions. Donc pour finalement arriver tout seul, Apple, pense à toutes ces boîtes qui sont un peu sur des outils qu'on utilise tout le temps, sont en train de collecter de la data pour éventuellement arriver à détecter à l'avance que parce que vous êtes en train de changer des aigus aux graves, vous commencez à avoir un problème.

Julien (nonoise.club): Oui.

Celia: et que ce serait bien que vous alliez consulter pour régler ce problème au plus tôt. Donc il y a vraiment énormément de choses qui sont, et qui utilisent l'intelligence artificielle évidemment, qui sont en train d'être mises en place pour détecter, prédire, screener, alerter au plus tôt sur ces problèmes d'audition. ce qui est assez, moi je trouve magnifique, c'est que ça touche à plein de sociétés qui au départ ont des profils de compétences totalement différentes. Vous allez avoir vraiment de la biologie, pharmacologie fondamentale, c'est notre cœur au départ de métier, mais vous allez avoir ensuite plutôt des ingés, des acousticiens, des gens qui travaillent sur des implants dans le cerveau pour envoyer des sons et annuler les acouphènes qui vont être là des ingénieurs en microfuidique, microélectronique, beaucoup beaucoup beaucoup de corps de métiers qui s'associent pour finalement je pense à terme arriver à des solutions qui vont permettre de régler tous ces problèmes.

Julien (nonoise.club): Je confirme et dans l'écosystème nonoise justement, nous listons ces sociétés de la start-up aux groupes bien plus installés qui vont apporter des solutions sur l'ensemble du parcours avec des use-cases en plus qui sont très différents quand on parle du bruit dans le milieu industriel, le bruit de la mobilité, allant jusqu'aux syndromes comme les acouphènes que l'on peut aussi traiter d'une façon ou d'une autre. Et puis à la biotech, quand on rentre beaucoup plus en profondeur, les maladies mentales, les maladies physiques autres que l'appareil auditif. comme l'homodation de la tension qui va créer des maladies cardiovasculaires. il a un écosystème qui est énorme. C'est l'objectif de nonoise, c'est-à-dire cet écosystème, il n'est pas vu en tant que tel comme un écosystème lié à l'auditif et au bruit, il est membre de plein d'écosystèmes. Tu as une société de biotech, pourrais être une société de noisetech ou d'audiotech, mais c'est une société de biotech, donc je qu'il des choses. J'ai deux questions pour finir. La première, c'est... Je commence plutôt par la question, si il a un petit peu le sujet, quand on parle des sociétés qui apportent des solutions auditives, la question revient est-ce que l'ambition, c'est de corriger le problème ou est-ce que l'ambition pour une société qui va créer des aides auditives par exemple, c'est qu'il a un maximum de personnes qui ont besoin d'aides auditives. Parce que si on traite, si on enlève le bruit,

Celia: !

Julien (nonoise.club): on n'a plus besoin d'aide auditive. Si on enlève le bruit, qu'on arrive à avoir un monde de silence, qu'on arrête le white noise permanent, on n'a plus besoin d'aide auditive. Est-ce que tu penses que tout monde va dans le même sens? Très sincèrement. Première question débat.

Celia: Bah oui, bon ça c'est la théorie du complot, c'est un peu comme... Je pense pas que... Je vais pas reprendre l'exemple du Covid où le virus aurait été mis là pour enrichir un certain nombre de personnes mais dans le cas du bruit ou des sociétés... Non, je ne pas que les sociétés, quand elles se développent, elles ont envie que le problème continue de flamber. Elles sont vraiment plutôt sur une volonté vraie de régler le problème et d'apporter des solutions. Donc... Non.

Julien (nonoise.club): Donc non, tu ne vois pas... c'est la théorité du complot, enfin une société qui fabrique des armes n'a pas forcément besoin de la paix partout dans le monde non plus. Donc sans aller jusqu'à la théorie du complot, à un moment donné, y a quand même plutôt besoin d'un alignement des intérêts. Et c'est plus ça que ça que je recherche. Mais je suis très rassuré par ta réponse, qui est d'ailleurs: non, non, tout le monde va aller dans l'homme sens et trouver des solutions aux problèmes." Donc c'est très bien une question beaucoup plus positive pour finir.

Celia: Oui, c'est vrai. ...

Julien (nonoise.club): Où va Cilcare ? L'objectif actuellement c'est déjà de valider ces essais cliniques et de sortir le médicament. quel terme ? Et quelle est un peu la roadmap, feuille de route de Cilcare sur les prochaines années ?

Celia: Oui, nous l'objectif c'est de devenir une pharma dans l'audition, donc d'être en capacité d'avoir pas seulement un ou deux médicaments mais plusieurs solutions qui peuvent adresser plusieurs problèmes. ça va passer par continuer à beaucoup travailler sur la partie données auditives, puisque j'ai peut-être pas complété tout à l'heure, mais notre grande force chez Cilcare sur la partie données, elle est de travailler à de la donnée exploitable en recherche clinique, qui est un axe important dans le cadre du développement de médicaments. Comment on travaille cette donnée auditif pour nous permettre de sélectionner les bons patients dans les essais cliniques ? Comment on la travaille pour mesurer l'efficacité d'un traitement, c'est ça notre force en termes de données et ça passe par continuer à essayer d'étendre notre chaîne de valeurs. Aujourd'hui, a une plateforme de développement, a un portefeuille de médicaments qu'il faut enrichir. On a des partenaires avec qui on travaille, qui eux travaillent sur d'autres aires thérapeutiques que nous. Donc, cela, faut continuer à les supporter pour qu'à terme, il un éventail de solutions thérapeutiques importants pour les patients atteints de pertes d'audition. Et puis cette partie de data, faire en sorte de l'exploiter au maximum pour qu'on puisse caractériser l'audition de manière plus précise. En tout cas, pour des fins de recherche clinique, c'est absolument essentiel.

Julien (nonoise.club): à nous Canon, j'espère que tout ça va réussir et qu'on va apporter très vite des solutions. Un grand merci Célia pour ton temps aujourd'hui, pour ces explications et puis pour tout ce que tu fais, ce travail depuis 10 ans. En tant qu'entrepreneur, quand on crée une start-up, se lance dans un sujet long terme. pense que quand on lance une biotech, c'est un projet de vie en même temps qu'un projet entrepreneurial. Ça fait maintenant 11 ans que tu es sur le sujet et encore pour de très belles années à venir. Donc un grand bravo pour les valeurs qui vont derrière.

Celia: Je suis pas seule, suis pas... Je précise ! On est une cinquantaine dans la société aujourd'hui avec des collaborateurs qui ont un engagement de dingue sur ce sujet, qui je pense mettent autant d'efforts que moi aujourd'hui à notre objectif. Je pense qu'on considérera qu'il est déjà atteint quand on aura un de nos médicaments sur le marché ou un médicament auquel on aura contribué, pour nous ou pas pour nous, sur le marché.

Julien (nonoise.club): Alors tu n'es pas... D'accord,

Celia: ce sera déjà une

Julien (nonoise.club): je

Celia: bonne chose oui

Julien (nonoise.club): et d'ailleurs une équipe de fondatrices aussi.

Celia: On est trois femmes fondatrices. aujourd'hui, voilà, ça c'était le début de l'histoire. Aujourd'hui, y a vraiment, voilà, on a un super, une super équipe de manière générale, hyper diversifiée, ça c'est sûr, avec sais plus onze nationalités dans l'entreprise.

Julien (nonoise.club): Donc c'est un problème de parité quelque part.

Celia: des équipes aux US, équipes en France et puis voilà, donc on très diversifie en termes de profil et ça c'est aussi super pour avancer ensemble. On recrute tout le temps, oui, on a doublé les effectifs l'année dernière donc oui.

Julien (nonoise.club): Vous recrutez ? Quel type de profil ?

Celia: Quand on recrute, ça dépend, on a des data scientists, des profils très software, on a des cliniciens, toute la partie recherche clinique, stats, data management, chef de projet clinique.

Julien (nonoise.club): Mmh.

Celia: On recrute au labo, donc là on est plutôt sur ingénieurs, chercheurs spécialisés en autologie, neurosciences, c'est une bonne partie de nos effectifs aussi. Et après on a du marketing, business development, la com, plein de choses sympas, de la recherche inflationnelle, du médical, d'accès au marché. On se construit comme une formule, donc il faut quand même avoir...

Julien (nonoise.club): Mmh. Comme tout groupe de femmes hein...

Celia: un maximum de compétences en interne aussi. Après on aime bien collaborer, quand on ne pas faire on cherche des partenaires, on n'en vende pas la roue mais on a quand même un coeur de talent, on va dire, dans l'entreprise qui sont super.

Julien (nonoise.club): Merci beaucoup Célia, Belline, j'espère que nos auditeurs et auditrices auront apprécié cet épisode. N'hésitez pas, si c'est le cas, à donner 5 étoiles sur ce podcast, à liker et à partager autour de vous. Célia, à très bientôt, merci à toi. Au revoir.

Celia: À bientôt ! Merci beaucoup Julien au revoir !

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